LE CALVAIRE

Au-delà du village où la route est muette,
Parmi les marronniers qu’ont planté nos aïeux,
Sous le dôme infini du ciel silencieux
Le calvaire isolé dresse sa silhouette.

A ses pieds, quelques fleurs… comme des cassolettes,
Achèvent d’exhaler leurs parfums dévotieux,
Tandis que le métal des ex-votos pieux
Tinte, au souffle du vent, en un bruit de clochettes…

Que de fois l’orphelin, dans le soir endeuillé,
A gravi la colline et s’est agenouillé
Pour t’implorer, ô Christ ! Te confier ses peines…

Calvaire, au sol natal, combien j’aime revoir,
Soit que l’aube s’éveille ou que meure le soir
Ton geste qui bénit et protège nos plaines !...

Camille CAUDRON.
1911.